330                       Les Spectacles de la Foire.
mal confeillés; accufé même d'avoir ouvert la porte avec fauffe clef de la chambre dans laquelle logeoit ladite Rofalie chez la dame Montjalon. Pourquoi tous trois envoyés au For-1'Ëvêque et remis ès mains de Jean-. Baptifte Davenne, fergent de la garde de Paris, de pofte aux Enfans-Rouges, pour par lui les y faire écrouer de police par le premier officier du guet requis.
{Archives des Comm., no 3777.)
F ORT-SAMSON (Jean-Charles EGGIBER, dit le), her­cule forain, faisait des tours de force en 1714 à la foire Saint-Laurent.
I
L'an 1714, le lundi 24 feptembre, environ les neuf heures du foir, eft venu par-devant nous Céfar-Vincent Lefrançois, etc., François Ribière, marchand limonadier à Paris, demeurant rue Montorgueil, aux Petits-Carreaux, ayant une boutique rue de la Lingerie àla foire Saint-Laurent : Lequel ayant le vifage écorché et égratigné, fa perruque déchirée, nous a fait plainte et dit que, depuis le commencement de la foire, il a fourni au Fort-Samfon, tant pour lui que pour fés ouvriers, de la bière, des liqueurs, meubles' et blan-chiffage, môme répondu pour lui pour raifon des luftres qu'il a dans fon jeu ; et comme la fin de la foire approche et qu'il lui refte dû 38 livres 6 fols 6 deniers fuivant le mémoire qu'il a différentes fois préfenté au Fort-Samfon fans avoir aucune raifon de lui ou de fés gens, il y a environ une heure que, s'étant trouvé à fon jeu, il a pris occ'afion de parler à fon interprète qui lui fert de valet, lequel il a prié de vouloir bien finir et arrêter leurs mémoires ; ' que, tout compte fait entre eux et rabattant 22 livres pour le reftant de 40 livres de loyer d'une petite baraque à vendre bière dans fon jeu, il reftoit dû au plaignant 16 livres. Le valet dudit Samfon, au lieu d'écouter et de difpo-fer fon maître à payer les 16 livres, a dit qu'il ne devoit rien au plaignant et qu'il le fît affigner devant le grand diable s'il vouloit. Le Fort-Samfon ayant demandé audit valet, qui eft fon interprète, ce qu'il difoit; celui-ci.après lui avoir fait entendre ce qu'il a voulu, il a été furpris que ledit Fort-Samfon eft venu à lui, l'a pris par fa cravate et juftaucorps d'une main et de l'autre l'a frappé "de coups de poing fur la tête et fur le vifagéPmême tiré les oreilles avec tant de violence qu'il y a un dépôt dans fa tête d'humeur qui coule dans Ies oreilles. Reffent de grandes douleurs par tout le corps, ayant le vifage écorché, le menaçant de lui faire perdre la vie en termes allemands ; ce qui l'oblige à venir par-devant nous nous rendre plainte.
Signé : F. Ribière.
{Archives des Comi»., no 3826.)